Le développement durable : un développement responsable

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Que signifie « être responsable » ?

Ce mot, nous explique Olivier Descamps dans le chapitre I de Prendre la responsabilité au sérieux (collectif, sous la dir. d'Alain Supiot et de Mireille Delmas-Marty, 2015), a pour étymologie la racine latine respons. La sponsio est l'engagement de payer à sa place la dette d'un tiers qui ne s'en acquitterait pas ; le responsor, le responsable, est ainsi le garant, celui qui contracte solennellement l'obligation de régler une dette qui n'est originellement pas la sienne. 

Il existe plusieurs formes de responsabilité : parentale, juridique (les morts, les malades mentaux, les enfants ne sont pas responsables juridiquement), morale, sociale.

La responsabilité doit donc être distinguée de la culpabilité, car il est possible d'être responsable d'un dommage qu'on n'a pas causé. Un employeur, par exemple, n'est évidemment pas coupable du vieillissement de son employé, ni de la perte ou de la diminution, de ce fait, de ses capacités de travail. Pourtant, il a une responsabilité sociale envers son employé, et l'obligation de contribuer à des caisses d'assurance maladie, chômage ou retraite.

Plus largement, pour rendre la terre plus et mieux cultivable, les humains ont imaginé de se la répartir en parcelles et se la sont donc appropriée. Ce sont les anciens Égyptiens qui ont inventé le cadastre par le moyen de l'arpentage : leurs terres arables étant des terres inondables, il fallait imaginer des délimitations immatérielles de leurs parcelles respectives, car les crues du Nil auraient régulièrement emporté toute barrière, piquet, haie, etc.

C'est dans les conditions du développement de l'agriculture qu'est est née la fiction d'un « droit de propriété » de la terre. Mais comme la terre est en réalité notre bien commun, un milieu vivant dont tous les êtres vivants sont dépendants, il a fallu assumer la responsabilité de cette fiction commode de la propriété et réglementer l'usage du droit de propriété de manière, par exemple, à éviter la destruction ou la surexploitation de la terre. C'est aujourd'hui l'enjeu du « droit de l'environnement ». Un développement durable est ainsi un développement raisonné et responsable qui prend en compte la réalité des risques écologiques, sociaux, financiers du développement.

Pour approfondir

Karl Polanyi, La Grande transformation , « Le marché régulateur et les marchandises fictives », Gallimard, 1983.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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